C'est le moment fort du voyage, et ce qui nous a fait revenir cette année aux San Blas.
La fête a démarré par un défilé de tout le village à travers les ruelles de l'île.
Puis des danses ont eu lieu devant la case à chicha
Nous étions nous aussi en tenue : les hommes en chemises rouges et pantalons et chapeaux noirs et les femmes en mola (corset) - chemises / sabourété (paréo) / et moussoué (bandana), sans oublier un wini (bracelet de perles) et un tatouage sur le nez.
reconstitution des affrontements avec l'armée panaméenne
la fumée permet de chasser les mauvais esprits de la case à chicha
Nous avons la chance et l'honneur d'être invités par Achu, arrière petit fils du révolutionnaire Kantule, à participer aux 90 ans de l'indépendance du territoire kuna et à partager la chicha préparée à cette occasion.
La chicha est un alcool de canne fermenté avec du café, du mais grillé et des herbes. Plusieurs jarres sont semi enterrées dans la case à chicha, et sont assemblées par les chimistes de l'île. Lorsque la bonne formule est trouvée, la fête peut démarrer.
Cette cérémonie de chicha a également lieu lorsqu'on coupe les cheveux des jeunes filles et quand celles-ci ont leur règles.
Achu nous fait visiter son village, nous présente ses amis et sa famille, mais aussi le saliha (chef) qui nous accueille de son hamac avec un émouvant discours de bienvenue, dans lequel il nous dit que notre visite est comme un rêve que nous pourront ramener avec nous.
les hommes d'un côté de la case, s'alignent face à face, les uns présentant la calebasse de chicha (à boire cul sec) aux autres, qui pour cela avancent en sautillant et en criant
les femmes, elles, dansent, chantent, sifflent, font les rondes, et offrent et boivent leur calebasses au grés de leurs danses
nous avons dansé et bu la chicha, en l'honneur de l'arrière grand père révolutionnaire
la chicha transporte dans un état second différent de l'ivresse de l'alcool que nous pouvons connaître. Cet état permet d'entrer en contact avec les ancêtres, et de libérer ses émotions, ainsi on sait dans le village quels sont les violents qu'il faut surveiller, ou encore les couples qui vont pouvoir se former...
notre petit voyageur a eu du mal à supporter cette fête, voir ces danses/transes, il était un peu effrayé (il est vrai que les enfants kunas à priori ne rentrent pas dans la case à chicha
moi j'ai pleuré de joie plusieurs heures, tant l'émotion était forte...